Le SNALC s’étonne que malgré les signaux alarmants de défections aux concours (15,5 % de postes au concours du premier degré sont restés vides, c’est dire…), malgré une revalorisation tronquée d’à peine 4 % du salaire des personnels accompagnée d’une énième dégradation des statuts avec le pacte instaurant encore des missions supplémentaires, refusé par toutes les OS représentatives, on continue à opérer des réformes sans consulter les premiers concernés. Le numérique à l’Ecole paraît si porteur de progrès et indispensable pour nos élèves face aux défis de demain mais a t on fait un état des lieux dans les EPLE ? Manque de personnels pour accompagner les enseignants si peu formés aux outils imposés. On leur impose un outil dont ils ne connaissent même pas le fonctionnement ! De même pour les élèves, on ne s’inquiète pas de savoir quel est le niveau de maîtrise de l’usage de ce support ! La pression sur les équipes est grande et le temps d’adaptation va se faire au détriment des apprentissages à transmettre. Rappelons que d’autres études que celle de la DEPP, comme celles du  CNESCO, de l’OCDE et j’en passe soulignent le recul en compréhension de l’écrit et en  expression écrite avec le tout numérique. La Suède n’annonce t elle pas un livre par élève comme objectif pour les années à  venir tellement la baisse du niveau général  avec les supports numérique est avérée ? La rentrée avec le pacte et ce chamboulement sans préparation risque d’être très animée. Que dire des ATNEM qu’on va mutualiser sur plusieurs collèges, donc qui ne pourront que très peu intervenir pour les élèves alors qu’il y en avait un par EPLE ? On a mis fin au poste d’AED TICE dans ce contexte ! La cédéisation des aed avec potentiel en informatique doit être une priorité.

      Pour ce qui  est du  lycée tourisme dont le SNALC a rappelé la nécessité depuis des années, il  semblait évident qu’il permettrait aussi de désengorger la région sud où les effectifs en collège, lycées le nécessitent cruellement ! Abandonne t on le sud à ses effectifs scolaires inacceptables ?

     Quant à NEFLE et au Conseil National de la refondation, rappelons que tout projet, si innovant soit il, ne peut se substituer aux fondamentaux que sont l’effectif d’un EPLE, le taux d’encadrement des élèves, la sécurisation dans et aux alentours des écoles, lycées, collèges par du personnel formé pour cela. Permettre une telle violence dans notre académie est indigne ! Ces labels, ces étiquetages ne resteront que de l’affichage désincarné si on ne résout pas les problèmes de fond. Vos documents ne font ils pas état de niveaux de qualification inférieurs à la Métropole, de moins de réussite scolaire ? Avant d’essayer d’aspirer les meilleurs élèves boursiers du public vers le privé, on devrait avoir le courage de répartir équitablement la difficulté scolaire entre le privé et le public et non le niveau économique ! Comment peut on accepter que le secondaire perde 17 ETP encore à cette rentrée alors que les difficultés scolaires et les baisses démographiques sont minimes et mal réparties ? Un collège aux IPS défavorisés, sans moyen supplémentaire va faire sa rentrée avec plus de 900 élèves et 2 CPE ! Peut on tolérer cela en collège ?

     Chers élus, vous le voyez, la situation n’est pas rose, nos enfants sont dans un système où les effectifs sont une cause d’échec avec les contraintes de déplacement routier, le poids des demi-pensions et les horaires trop matinaux pour nos élèves issus de ces contraintes. Le manque d’encadrement est criant et la violence ne peut que trouver son terreau dans ces caractéristiques. Nous ne voulons pas d’affichage, nous voulons que ces problèmes soient réglés avant de nous parler d’innovation de tout numérique etc ! Et nous demandons qu’on daigne communiquer avec les équipes, les consulter,les accompagner avant de mettre en place des réformes structurelles !

     Je vous remercie

     Jérôme MOTET SNALC