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Dossier du mois de la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1477 du 12 mai 2023.

Dossier rédigé par Jean-Rémi GIRARD, président du SNALC 

Au menu dans ce dossier…

Il aura fallu près d’une semaine après les annonces du président de la République pour que les organisations syndicales représentatives reçoivent enfin le document indiquant les augmentations réelles par grade et par échelon. Le SNALC constate déjà que la transparence en période de communication médiatique, c’est pour les autres.

Il faut dire que le tableau reçu, même s’il est fabriqué de façon à embellir les mesures prises, est sans appel : il n’y a pas 10 % d’augmentation pour tous, ni même 10 % en moyenne. Le SNALC vous propose donc une analyse précise de ce document, afin de comprendre et de faire comprendre autour de vous le « socle » et le « pacte ».

Le Socle : sans contreparties, mais avec inflation

La part dite « socle » des mesures correspond à une augmentation indemnitaire (ISOE, ISAE, indemnités spécifiques) d’un même montant pour tous, et d’une tranche de prime d’attractivité pour une minorité.

L’augmentation indemnitaire pour tous est en moyenne de 95€ nets par mois. Un léger différentiel existe entre le premier degré (environ 96€) et le second degré (environ 92€), puisque le gouvernement aligne sur un même montant ISAE du premier degré et ISOE du second degré. À noter que le tableau omet la situation des professeurs agrégés alors même qu’il est titré « enseignants du public et du privé, CPE et Psy-EN », et que les agrégés toucheront les mêmes sommes (mais qui représentent du coup un pourcentage inférieur pour eux).

–> Le SNALC a demandé que trois tableaux lui soient communiqués : un pour les PE, un pour les certifiés au sens large/CPE/PsyEN, et un pour les agrégés. Le SNALC dénonce l’ostracisme du ministère envers les professeurs agrégés, qui sont maintenant exclus même des documents transmis aux organisations syndicales représentatives[1].

Le tableau du ministère, même en excluant les agrégés des calculs, est clair : il n’y a pas 10 % d’augmentation pour tous, ni même 10 % en moyenne. Pour les deux tiers des enseignants concernés par le tableau, l’augmentation est comprise entre 2,7 % et 4,2 %, et est donc déjà mangée par l’inflation. La moyenne réelle est de 5,5 %, hors agrégés. En s’appuyant sur des constats faux, le ministère différencie très fortement les 11,5 premières années de carrière et les autres, alors même que l’OCDE indique que l’écart de rémunération pour les enseignants français est plus important en milieu de carrière[2]. Or les milieux de carrière ne touchent ici que montant minimum de la revalorisation.

–> Le SNALC exige qu’a minima, la revalorisation socle atteigne les 10 % promis en moyenne, avec une répartition équitable et indépendante de l’ancienneté.

 

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