Madame la présidente du CEN, mesdames et messieurs les membres du CEN,

       Le SNALC tient avant tout à féliciter les lauréats du baccalauréat auquel nous sommes si attachés et qui doit rester un examen significatif, exigeant, gage de l’acquisition du niveau requis pour l’accès aux études postérieures. Nous félicitions les enseignants pour tout le travail effectué malgré la pression sur la notation inhérente à la formule du contrôle continu à 40%, les dates des épreuves de spécialité trop tôt dans l’année et parcours sup qui rendent la fin de l’année si dure à mener.

     L’une des priorités de notre ministre est la maîtrise des fondamentaux qui doit selon nous être la pierre angulaire de notre système scolaire, et l’exigence qui doit être la nôtre pour garantir à nos élèves la réussite scolaire. Nous ne pouvons que marquer notre désappointement quant à l’imposition des manuels numériques au lycée alors qu’élèves et professeurs ne sont pas formés à cela !

      Sur l’école bienveillante, nous nous permettons de demander qu’elle le soit aussi pour ses personnels enseignants, CPE, titulaires et non titulaires, AED, AESH et leurs représentants élus dans les instances démocratiques qui doivent s’exprimer dans les CA et CE avec vos représentants ici présents, en respectant les élus pour que ces instances ne se transforment pas en simulacres se contentant d’appliquer les décisions du président ! Les enseignants ne peuvent, après avoir été privés de leur autorité sur la notation, sur l’orientation, sur le passage de classe, sur les sanctions, sur leur liberté pédagogique, sur le matériel scolaire, sur la consultation de leurs instances paritaires fauchées par la loi de renouvellement de la FP, accepter une détérioration supplémentaire du climat scolaire ! L’hémorragie dans les candidatures aux concours et le décret du 20 juin 2022 permettant d’envoyer les PE et les PLP en collèges et lycées témoignent de cette désertion des métiers de l’Education ! La si faible revalorisation salariale, l’empêchement pour les réunionnais de retourner dans l’académie alors que les postes seront difficilement occupés à la rentrée, c’est le cas en techno, en SII etc rendent l’horizon encore plus sombre ! Que dire du Plan Prévention Violence (BO du 5 septembre 2019) qui devait proposer plus de classes relais, qui devait répondre à tout acte d’incivilité et le remonter dans « faits établissements », qui devait stopper le « pas de vague » ? Accompagne-t-on ? forme-t-on comme il se doit nos AESH, les laisse-t-on se former quand ils le demandent ?

      Enfin le bâti scolaire et la collaboration renforcée avec les collectivités sont des priorités évoquées par notre ministre ! Les effectifs pléthoriques dans les collèges, la non-évolution de la sectorisation dans le primaire et le secondaire, les nuisances sonores induites, la violence des déplacements et des interactions avec de tels flux sont des vecteurs d’échec scolaire ! Changer la capacité d’accueil d’un établissement en la faisant passer, avec l’excuse de pré-fabriqués à plus de 1000 élèves au lieu de construire un autre établissement et passer à 500 élèves en moyenne comme en Métropole est quelque chose de cruel et d’indigne pour notre jeunesse ! Quel sera le statut proposé aux nouveaux agents du département qui remplaceront les AED TICE et y en aura-t-il bien un par collège ? Y aura-t-il enfin la création d’un corps et d’un concours de l’EN pour nos AED si méritants, avec une formation, une rémunération adéquate et la possibilité pour les étudiants de continuer à accéder à ces fonctions ? La décision de cédéisation des AED que nous appelons de nos vœux depuis la création de cette fonction, ne peut être déléguée à un personnel de l’établissement mais doit dépendre de l’académie en dernier ressort après avis du CA.

      L’adaptation du calendrier scolaire est très limitée. Nous demandons aux politiques de permettre plus de diversification car nous ne pouvons que nous exprimer sur des modèles qui varient à la marge. Pour le SNALC, le calendrier réunionnais doit respecter une vraie rupture en janvier et en juillet aout. Les dates d’examen doivent être repoussées à la fin de l’année et il faut revoir parcours sup dans ce sens. Il est primordial de repousser également les dates de conseils de classe en collège, en 3ème pour que ce calendrier suive une logique pédagogique, scolaire et non administrative. Les fins d’année avec le manque de motivation après les conseils de classe sont ingérables !

      Le SNALC défend la construction de collèges pour garantir les mêmes chances qu’en Métropole à nos élèves avec des effectifs décents.  Le SNALC a toujours soutenu le projet d’un vrai lycée de la mer, d’une SEGPA et d’une SEP à Cilaos, ainsi que du lycée du tourisme du sud, dont nous n’entendons plus parler. Il est urgent que nous puissions offrir aux élèves réunionnais les conditions et les structures indispensables pour leur réussite scolaire, professionnelle, humaine sur notre territoire.

     Je vous remercie,

     Jérôme MOTET SNALC