En préalable,nous souhaitons faire parvenir à toute la communauté éducative nos vœux pour l’année 2025 en l’espérant meilleure que 2024 même si le doute nous habite au vue des chiffres présentés aujourd’hui.
Si l’inconstance a marqué l’année scolaire 2024 avec les Groupes imposés au forceps à des équipes épuisées par les annonces et contre annonces, jonchée de visites et contre visites accompagnées de pressions et d’injonctions insupportables, l’inclusion sauvage aura elle ajouté à la souffrance des élèves, des AESH et des professeurs. L’espoir d’un brevet dont l’obtention serait la condition du passage en cycle supérieur avec des classes de propédeutique pour ceux n’ayant pas réussi l’examen, a lui été tué dans l’œuf alors que les élèves, en août, exprimaient leur intention de davantage étudier avec ce dispositif ! L’ingérence grandissante des parents dans la pédagogie des enseignants entraînant de l’incompréhension et de la peur chez les équipes a encore augmenté cette année ! Le Plan Ministériel pour la tranquillité scolaire est arrivé bien tard (BO du 5 décembre) mais son point 2 stipulant qu’« aucune violence, menace, pression ou contestation d’enseignement n’a sa place à l’Ecole de la République » sera t-il suivi d’effets à la Réunion ?
2024 aura vu aussi l’instauration d’un pacte qui augmente encore les missions et la charge de travail au lieu d’une réelle augmentation indiciaire pluri-annuelle des salaires des métiers de l’enseignement.
Ce premier CSA de 2025 marquant la dotation en moyens enseignants, CPE, AED, Administratifs, ne peut que renforcer notre inquiétude. Les études de l’INSEE décrivent une augmentation constante de la population jusqu’à 2040 (33%). Nous avons enfin débuté les re-sectorisations mais le manque d’écoles, de collèges et de lycées dans certaines régions déjà surpeuplées est un problème pour le climat scolaire dans ces zones. Les études de l’INSEE ne faisaient pas état des aléas climatiques comme le cyclone qui s’est abattu sur le département de Mayotte et des migrations de populations induites. Vous avez annoncé 500 élèves de plus venant de Mayotte à cette rentrée. Au regard de ce chiffre, qui pourra évoluer jusqu’à la prochaine rentrée, qui s’ajoute à la pression démographique scolaire existant déjà dans notre académie, nous ne pouvons que nous inquiéter de la dotation négative de -6 affectée au secondaire. L’octroi d’un CPE est dérisoire tant les besoins sont grands dans une académie où les efforts doivent encore être faits pour une meilleure réussite scolaire de nos élèves et une lutte contre les violences. L’hétérogénéité des publics accueillis, la maîtrise ou pas de la langue française et des fondamentaux va accroître les difficultés, le manque de places en instituts spécialisés rendant la situation déjà extrêmement complexe.
L’inquiétude est grande et nous ne comprenons pas que le ministère, au vue de cette situation sociale électrique, ne dote pas l’académie des Drom la plus peuplée, de moyens supplémentaires pour la prochaine rentrée. Nous demandons que les seuils des effectifs par classe, déjà trop élevés en HEP, ne soient pas modifiés dans le cadre de cette augmentation de l’effectif global. Une marge de moyens doit être octroyée pour permettre ces ajustements
Jérôme MOTET pour le SNALC Réunion.