Si la mobilité dans notre académie, malgré les difficultés de l’inter et les collègues qui vont devoir accepter une mutation loin de leur île et de leurs proches, de ceux pour qui le snalc demande un renfort de barème pour retourner de Métropole, était un point fort de dialogue social avec une ressource précieuse qui mettait l’humain au premier plan au-delà des contingences administratives, nous exprimons aujourd’hui notre inquiétude et demandons des moyens pour appréhender les échéances à venir dans ce département au rectorat.
L’asphyxie circulatoire est telle dans notre académie qu’on ne peut accepter les 2 seules zones de remplacement et des affectations qui obligent des personnels à passer des heures dans leur véhicule avant et après leurs cours.
Il convient de rappeler que faire cours devient de plus en plus dur dans certains EPLE où la violence s’installe. Aussi est il urgent de faire vivre le plan prévention violence qui demeure lettre morte dans notre académie. Quid des classes relais qui devaient voir leur nombre augmenter. Nous vous avons alerté, sans réponse, sur la nécessité d’une adaptation des réunions parents-professeurs au contexte vigipirate.
Si l’hommage à Dominique Bernard a été majoritairement respecté dans notre académie, nous nous inquiétons d’une certaine timidité que nous observons à défendre le corps professoral pourtant directement menacé par le terrorisme. Nous aurions souhaité voir le nom de la salle Samuel Paty où nous siégeons aujourd’hui, porté par une école, un collège, un lycée ! Pour l’instant le silence !
Nous espérons la fin du dogmatisme si délétère en faveur de la classe hétérogène pour permettre différentes formes d’apprentissage et de classes au collège pour une meilleure adaptation à la diversité de nos publics. Mais la vision si uniforme et traditionnelle de l’orientation nous laisse dubitatifs ! Le refus catégorique du redoublement est un renoncement à l’exigence de niveau, l’inclusion à tout va et à tous azimuts au détriment des segpas qui perdent en nombre cette année ne peut que présager plus de violence dans nos écoles aux effectifs trop lourds ! Que dire d’un collège du sud, HEP où on s’obstine à vouloir casser la 6ème segpa alors que les équipes enseignantes ont déjà du mal à maintenir un climat de travail ! Il faut créer des dispositifs ULIS à la hauteur de ces effectifs car les AESH et enseignants ne sont ni assistants sociaux, ni infirmiers, ni éducateurs spécialisés. Qu’en sera-t-il des annonces de la ministre chargée des personnes handicapées pour l’Ecole. Va-t-on donner des places aux ITEP, IME, IMPRO et endiguer l’inclusion sauvage qui crée de la souffrance chez les élèves et les personnels ?
Enfin nous tenons à vous dire notre inquiétude sur l’apparition d’une tendance au détournement de la notion de harcèlement contre le corps des enseignants et des éducateurs. Interdire aux enseignants de mettre une « mise en garde travail ou comportement » en plein conseil de classe, ne pas faire en sorte que les punitions soient réalisées, ne pas faire faire les heure de retenue, critiquer ostensiblement celle ou celui qui note « trop dur » sont des manquements au soutien indispensable que doivent recevoir nos collègues. Aussi des professeurs de primaire et de secondaire se sont vus invités à se justifier suite à des accusations de harcèlement envers leurs élèves ! Si on ne met pas un terme à cela, si on ne porte pas notre entier soutien aux collègues diffamés de la sorte, où sera la protection du fonctionnaire et le respect de sa dignité indispensables à l’accomplissement de son métier ?
Pour finir, nous rappelons que les élèves et les parents ont aussi des devoirs, dont celui de respecter les adultes qui ont la mission d’instruire les élèves. L’institution doit avoir le courage de leur rappeler qu’on ne peut s’attendre à des réussites dans les évaluations nationales et divers tests sans un travail personnel de l’élève, chez lui, d’appropriation des savoirs enseignés en classe. Les parents, quelque soit leur origine sociale, ont la responsabilité non pas de faire le travail scolaire de leurs enfants mais de faire en sorte que l‘élève fasse le travail. Faire moins d’école pour plus de stage notamment dans le tissu économique réunionnais pour nos élèves de la VP représente une énième attaque ce public si nécessiteux d’école des savoirs et des compétences. Le SNALC sera en grève le 12 décembre pour dire non à cette énième réforme budgétaire.