Professeurs certifiés, entendez-vous la petite musique jouée de plus en plus fort dans nos établissements ? Percevez-vous la ritournelle inquiétante qui consiste à y importer les méthodes, les acteurs et la philosophie du monde de l’entreprise ? Voyez-vous cette fuite en avant qui soumet progressivement le service public d’éducation aux dogmes marchands ?

Dans le but de faire des économies et de nous rendre flexibles, les techniques du privé sont introduites dans les écoles. L’emprise des entreprises, dont la visée est tout sauf éducative, y est plus prégnante. Les conséquences ? La satisfaction du client et de l’individu narcissique prévalent désormais dans les classes.

Cette intrusion à marche forcée a pour effet la déstructuration profonde de l’école dont la mission première est remise en cause. Nous, professeurs, en sommes les premiers témoins et les victimes collatérales. Les injonctions viennent peu à peu prendre le pas sur notre expertise et notre liberté pédagogique.

La marchandisation de l’école est contraire aux valeurs du SNALC. Un service public n’est pas un bien de consommation. L’école des Lumières, universaliste et émancipatrice, celle que le SNALC défend auprès des administrations, dans les médias et dans les salles des professeurs, n’a rien à voir avec une « start up éducation » !

PS : vos témoignages à ce sujet nous intéressent : certifies@snalc.fr

 

Eugénie de Zutter

responsable nationale du SNALC chargée des professeurs certifiés