Monsieur le Ministre,
Mesdames et messieurs les membres du Conseil Supérieur de l’Éducation,
Beaucoup de personnes en France, notamment au Ministère de l’Éducation nationale, ont récemment salué le sens des responsabilités des professeurs qui ont fait passer les épreuves des élèves avant la lutte contre la réforme des retraites.
Ce sens des responsabilités et ce professionnalisme, Monsieur le Ministre, il serait bon que vous le reconnaissiez à sa juste valeur. « Comment ? » devez-vous vous demander. C’est assez simple en fait.
Écoutez ce que vous disent les professeurs. Prenez en compte les remontées et les propositions de leurs représentants.
En premier lieu, écoutez les organisations syndicales majoritaires dans le second degré lorsqu’elles vous exposent la folie des épreuves de spécialité en mars. L’immense majorité des collègues pourraient vous narrer le temps perdu et le gâchis, dans une période pourtant importante de l’année.
Lorsque la quasi-totalité des professionnels de terrain, jusqu’aux chefs d’établissement, vous disent que votre prédécesseur s’est trompé, entendez-les.
Écoutez-les aussi sur la mise en place du soutien en sixième. Si soutien il doit y avoir, il ne peut cacher que les difficultés viennent de l’amont. Si soutien il doit y avoir, il ne peut se mettre en place en supprimant une discipline en sixième. Et si soutien il doit y avoir, il doit venir en plus de l’existant.
Cette écoute que vous devez à ceux qui font fonctionner notre institution vous permettrait de remettre en cause la politique de votre ministère sur la voie professionnelle ainsi que la multiplication des formations privées dans Parcoursup. Et, à coup sûr, elle constituerait un changement de paradigme dans votre ministère, vous donnant la possibilité d’affirmer, comme vous le fîtes récemment dans les médias, que les professeurs vous considèrent comme l’un des leurs.