Audience du SNALC du 15 février 2023 au ministère de l’Education nationale
THÈME
L’avenir des classes préparatoires ECG (économique et commerciale voie générale) dans le contexte des baisses d’effectifs actuelles
L’ESSENTIEL
Dans un préambule qui s’est voulu rassurant sur le fait qu’elle n’a aucune intention de nuire aux CPGE ECG, bien au contraire, la DGESIP a affirmé son souhait d’améliorer l’attractivité de ces filières postbac qui sont en souffrance.
Des inquiétudes existent quant au calendrier des réflexions qui sont menées.
Il se divise, en fait, en deux temps :
- Un temps global avec les associations, les grandes écoles, les proviseurs des lycées hébergeant des classes préparatoires.
- Un second temps plus précis avec notamment l’écriture ou la réécriture de programmes.
Nous sommes encore dans le premier temps, celui du diagnostic et des premières propositions.
Un COPIL a été mis en place qui s’est déjà réuni en deux occasions.
Le diagnostic est clair. Alors que d’autres CPGE remplissent à 80-90%, les prépas ECG ont un taux de remplissage inquiétant (60 à 70%).
30% des prépas ECG ne remplissent qu’à 50% et 15% ne remplissent même qu’à 25%.
C’est dangereux car des grandes écoles ne sont plus pourvues et sont menacées de fermeture. Elles doivent en outre diversifier leurs viviers, ce qui aura un impact sur les prépas ECG dans une logique de cercle vicieux.
Des propositions ont donc émergé parmi lesquelles la diplomation qui a été mise de côté. Sous l’impulsion des grandes écoles et en partant des préoccupations nouvelles des étudiants, l’idée d’apporter une coloration développement durable est envisagée.
D’autres éventualités comme celle d’un parcours moins mathématique ou celle d’un tronc commun avec un parcours approfondi mieux réparti sont envisagées.
Mais il n’est pas question de revenir à deux filières dont une sans mathématiques car du point de vue RH, ce serait une catastrophe.
Quoi qu’il en soit, les quatre parcours sont maintenus et le volume horaire global restera inchangé.
Mais une réflexion sur le volume horaire de mathématiques doit se faire car les élèves qui ont peu d’heures de mathématiques en lycée sont forcément rebutés par un minimum de huit heures de mathématiques en classe préparatoire.
L’AVIS DU SNALC
Si le SNALC partage le constat d’une baisse d’attractivité comme il partage l’objectif d’amélioration de la situation, il ne partage clairement pas les moyens proposés par la DGESIP.
Pour le SNALC, il y a un travail à faire sur l’amont. Si l’on ne parvient pas à mettre trois spécialités en terminale, il faut, à défaut, retravailler l’articulation entre d’un côté mathématiques complémentaires et de l’autre le programme de mathématiques appliquées en ECG.
Et, élément central pour le SNALC, il faut mieux communiquer en direction des lycéens et des équipes des lycées, afin que les élèves soient mieux informés sur les attendus et afin de lutter contre l’idée encore tenace qu’il faut forcément avoir pris la spécialité ‘mathématiques’ pour aller en ECG.
Un travail sur le programme de Mathématiques appliquées pour le rendre plus accessible aux élèves ayant fait moins de mathématiques en lycée s’entend. Mais il ne doit pas s’accompagner d’une baisse du volume horaire. Le SNALC s’oppose à l’idée que ce sont les heures qui rebutent. Avoir un programme et un vrai temps pour faire les choses a de quoi intéresser les étudiants. De même, le SNALC s’oppose à toute mesure qui aurait un effet délétère sur les postes.
Le SNALC ne voit pas le rapport entre la réflexion sur la coloration « développement durable » et les difficultés actuelles. Il défend des programmes disciplinaires.
Nous comprenons que, par rapport au RNCP, l’idée d’une diplomation n’ait pas tenu. Par contre, il faut intégrer à la réflexion une valorisation du parcours CPGE ECG qui aille plus loin que l’obtention de crédits ECTS.
Très clairement, pour le SNALC, il est urgent de prendre le temps de la réflexion. Les élèves et les familles ont commencé à se rendre compte que le pays des fées qui leur était vendu avec la réforme du lycée n’existe pas. Un rééquilibrage va mécaniquement avoir lieu. Associé à une meilleure information des Psy-EN et des professeurs, cela aura un premier effet. Nonobstant, nous participerons aux réflexions à venir avec le souhait de voir éclaircies les positions des Grandes Écoles sur les programmes des CPGE ECG, notamment en mathématiques, comme sur leur recrutement sur les CPES. Nous contribuerons à l’évolution des programmes uniquement si elle garantit une meilleure attractivité sans toucher à la structure et sans causer de suppressions de postes.
Le SNALC rappelle que si on en est là, c’est aussi car le COPIL ne nous a pas écouté la fois dernière, alors que nous avions anticipé l’essentiel des problèmes qui se posent aujourd’hui. Si le COPIL demeure dans ses certitudes, nous construirons le rapport de force, y compris par la grève, avec les collègues et l’APHEC.