Compte rendu du SNALC publié le 30 décembre 2021
Par Jean-Rémi GIRARD, président du SNALC & Maxime REPPERT, secrétaire national du SNALC chargé des conditions de travail et du climat scolaire
En présence du directeur de cabinet, de la secrétaire générale et de la conseillère sociale.
De façon générale, le SNALC rappelle que cela fait 1 an et demi qu’avec beaucoup d’autres, il exige un plan d’investissement pour l’École. Aujourd’hui, les personnels ont des masques tissus, il n’y a presque pas de capteurs et encore moins de purificateurs, les fenêtres ne s’ouvrent pas ou peu dans de nombreuses salles, les cantines n’ont globalement pas changé.
Alors arrêtons de nous dire que la situation est grave, qu’il y a un « raz-de-marée », si l’on ne prend à l’École aucune mesure qui correspond à une situation grave.
Propos introductif du ministère
Bilan du premier trimestre : le ministère se félicite de la méthode avec 4 protocoles sanitaires. Cela a été mieux géré qu’auparavant, de son point de vue. En décembre : niveau 3 dans les écoles et 2 dans le reste (la France combine le plus de mesures barrières ; ex : port du masque).
En décembre, concernant les cas : au plus haut 11000 classes fermées puis 3000 classes. Puis changement de politique de fermeture.
Concernant les cas confirmés en décembre : 10 à 12000 cas confirmés par jour d’élèves autour du 10 décembre (ainsi répartis : 12% en maternelle, 50% en élémentaire, 25% en collège, 12% en lycée).
LE PROTOCOLE
Au 3 janvier, le niveau du protocole sera le suivant : niveau 3 en primaire et 2 dans le second degré.
Le ministère entend anticiper la forte contagiosité du virus Omicron : recrutement massif des contractuels, préparatifs concernant l’enseignement à distance.
Une instruction du Premier Ministre est envoyée aux préfets pour qu’un contact immédiat soit fait avec les collectivités concernant l’équipement en capteurs CO2 des établissements scolaires.
Les réunions devraient être, sauf exception, en distanciel (des consignes seront données).
Les modalités de sortie des élèves seront précisées (des consignes seront données).
Mise à jour prochaine de la FàQ.
L’avis du SNALC
Le SNALC exige que le passage d’un niveau de protocole à un autre soit appuyé sur des indicateurs scientifiques transparents et rendus publics. Comment expliquer aujourd’hui que l’on prétende rester au niveau 2 dans le second degré alors que de nombreux départements ont des taux d’incidence supérieurs à 1000, voire à 2000 pour Paris ?
Le SNALC s’inquiète du fait que l’action gouvernementale sur l’École s’éloigne de plus en plus des préconisations des autorités scientifiques officielles, pour s’appuyer uniquement sur la société française de pédiatrie, dont les compétences en épidémiologie sont par nature limitées. Le SNALC rappelle que la présidente de cette organisation déclarait le mois dernier dans un grand média régional que les enfants de moins de 12 ans sont « non-contagieux »[1] et qu’elle affirme, par écrit, que « certains syndicats enseignants » sont « contre l’ouverture des écoles », ce qui est un pur mensonge. Le SNALC a signé de nombreuses tribunes et communiqués visant au contraire à maintenir les écoles ouvertes, ce qui nécessite de prendre des mesures sérieuses et d’investir.
Le SNALC demande de rappeler qu’un enseignant ne peut cumuler distanciel et présentiel.
LA VACCINATION – LES PERSONNELS
Dose de rappel : aucune indication pour l’instant pour les 12/17 ans.
Couverture vaccinale forte chez les personnels et les élèves.
1 million de masques transparents ont été envoyés pour la maternelle.
L’avis du SNALC
Le SNALC exige la mise à disposition gratuite et immédiate de masques protecteurs pour les personnels, et donc la fin de la fourniture de masques tissu. Il rappelle que les professeurs des écoles, AESH, ATSEM… exerçant en maternelle sont au contact d’enfants non masqués, ce qui justifie de leur proposer des masques FFP2.
Le SNALC demande la mise à disposition gratuite et immédiate d’autotests pour tous les personnels, dans des proportions permettant à chacun d’en réaliser 2 par semaine.
Le SNALC fait le constat qu’il n’y a clairement pas de vivier de remplaçants dans le premier comme dans le second degré qui permettrait de pallier les contaminations et les cas contacts chez les personnels (et les élèves) dans la période à venir. Si la situation correspond aux prévisions du Conseil Scientifique, ce sera peut-être « école ouverte », mais avec « classes fermées ».
Le SNALC rappelle qu’il n’est pas demandeur d’un pass sanitaire/vaccinal à l’École, qui n’aurait clairement aucun intérêt dans la gestion de l’épidémie, l’immense majorité des contacts à l’École étant des contacts élève/élève.
Le SNALC demande la suppression du jour de carence pour les collègues arrêtés suite aux effets secondaires du vaccin.
Le SNALC demande aussi que l’Etat reprenne en main la généralisation des capteurs plutôt que d’assister à un ping-pong Etat-collectivités.
LA POLITIQUE DE TESTS – LE DÉPISTAGE
Une campagne de communication sur le dépistage est prévue dès janvier. Le ministère souhaite renforcer le dépistage dans les écoles.
Plusieurs avis ont été sollicités auprès du Comité scientifique et du Conseil de santé publique, concernant le dépistage, l’isolement et la définition de “cas contact” (réponses en fin de semaine).
L’avis du SNALC
Le SNALC rappelle que l’expérimentation sur le dépistage « réactif » en primaire, menée dans 10 départements, a eu des résultats globalement négatifs en période de + forte circulation du virus. C’est pourtant ce système qui a été généralisé. Il ne tiendra pas dans les conditions actuelles de circulation du virus. De même, le « contact-tracing » dans le second degré paraît impossible à réaliser avec les taux d’incidence actuels. Le SNALC demande les retours d’expérience sur le « dépistage itératif » (ensemble des élèves testés toutes les semaines), et rappelle qu’on n’a toujours aucune communication d’envergure sur l’importance des tests chez les élèves.
Pour toutes ces raisons, le SNALC soutient le travail intersyndical visant à permettre à chaque personnel de pouvoir déjà se protéger lui-même et protéger ses proches, y compris par le dépôt de préavis de grève.